MONTPELLIER: L'art sort de son cadre

Publié le par Sabreena

Le Café Joseph, l'Art café, la Librairie Salamandre, le Baloard, le Dôme, le Sagarmatha, la boutique Myriam Ray sont autant de lieux  qui participent a l'émergence d'une nouvelle tendance artistique a Montpellier: l'urbanisation des arts plastiques

    L'étendue de l'art, depuis une demi douzaine d'années, ne se mesure donc plus uniquement dans les galeries traditionnelles, mais dans les bars, restaurants, boutiques ou librairies.

Cette collaboration d'artistes et de patrons vise à promouvoir l'art plastique jugé trop inaccessible au large public. Cela  répond aussi a un besoin réel. Trop d'artistes, peu de galeries sur la ville. L'art vient désormais à la rencontre du public. 

Le Café Joseph est pionnier en la matière. Dès son ouverture il y a 15 ans, les gérants consacrent une partie de l'établissement aux expositions.

Hors du milieu des galeristes montpelliérains, il se développe un réseau parallèle très actif. Organisation de vernissages, publicité par des flyers ou mailing, tout est mis en œuvre pour que les artistes ne soient plus handicapés par l'aspect financier. Ainsi, patrons d'établissements, et passionnés d'art ,  ils s'accordent à ouvrir l'espace artistique. Leur motivation principale est de donner un «coup de pouce» aux artistes qui débutent face aux galeries qu'ils jugent  trop onéreuses et élitistes. Pour Helène Heuillet, qui tient la Librairie Salamandre, "les gens n'osent pas trop entrer dans les galeries du fait de l'image assez froide que l'on peut leur attribuer". Cette amatrice est fière de participer à la diffusion des arts plastiques qui étaient réservés à un public averti.

Sister's Café. Montpellier

    Mais si beaucoup de galeries restent difficilement accessibles du fait  leurs commissions élevées (allant jusqu a 50 % du prix de vente), ces lieux insolites y trouvent aussi leur compte. C'est une coopération qui est profitable pour les deux partis. Les hôtes peuvent changer régulièrement de décoration et

Faire connaître leur lieu. Pendant  que les artistes se font une renommée presque gratuitement. Aucun des endroits cités ne demandent d'argent si ce n'est une participation pour l'organisation et la publicité des vernissages.

Les clients très réceptifs comme Sebastien, habitué de l'Art Café,  trouvent le concept «plaisant et original». Certains viennent même simplement pour voir les oeuvres et non pour manger, boire ou acheter. 

Comme nous le dit Martine Waltisperger, gérante du Sister's Café,  «quand il n y a rien au mur, ça leur manque».

    Avec une exposition  par mois en moyenne, les 'artistes peuvent tourner et réunir du monde. Les vernissages de l'Art Café rassemblent à chaque fois plus d'une centaine de personnes. Bon tremplin pour les artistes, promotion pour les cafés, on peut visiblement exister hors du système fermé des galeries. Le Baloard  comme l'Art Café ont d'ailleurs exposé des artistes qui  connaissent maintenant un certain succès: c'est le cas de  Schneïer, Boileau ou encore Taka, des artistes peintres. Les artistes font souvent le premier pas et ils évoquent une certaine "fuite des galeries.Quelques uns des patrons assument la gêne qu'ils occasionnent face à elles. Cependant, la majorité ne se considère pas comme une menace sérieuse . Mais le fossé risque de s'amplifier si les galeries restent de marbre face aux multiples tentatives d'ouverture des arts.

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans SOCIETE

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