Kanye West : Late registration, Roc-A-Fella frappe encore

Publié le par RemyDelux

 Il s’agit du retour de l’architecte du son des précédents albums de Jay-Z, et, autant vous prévenir, il s’agit d’un futur classique du hip-hop. On avait déjà pu le voir à l’œuvre avec le dernier Common, et, il faut le dire son travail préfigurait ce qu’il allait donner sur Late Registration. De retour avec son petit Teddy Bear sur la pochette, on retrouve des rythmes et des influences soul et funky clairement affichées… comme s’il s’agissait d’un hommage. Les morceaux s’enchaînent avec fluidité, passant d’une sensation à l’autre aux sons des différentes bases rythmiques proposées par ce sampler fou qui semble redonner vie à Curtis Mayfield, Gil Scott-Heron, Bill Withers, Shirley Bassey, Otis Redding… bref une pléiade de superstars qui ne sont jamais que quelques monstres des origines de la culture hip-hop.

 

 Qualitativement, les recherches sonores sont fouillées et appliquées, les sons en nappe et les anciens morceaux sont conservés dans une forme originelle qui semble redonner ses lettres à un sampling efficace et intelligent. Les additions sont savamment pesées pour donner une impression de modernité et de transgénérationnel. Les invités sont assez nombreux et variés, on navigue d’Adam Levine des Maroon 5 à l’acteur Jamie Foxx (oscarisé pour son rôle dans Ray) en passant par des poids lourds du Rap, Nas Jay-Z, Cam’ron, Common, the Game, Brandy… Pour partir du bon pied le matin je ne saurai trop vous conseiller de monter le volume sur « Touch the sky ». Mais  pour redécouvrir certains morceaux, foncer sur « Diamonds from Sierra Leone », ou bien encore sur « Roses »…

 

 Quand on connaît la réputation du Kanye, on pouvait s’attendre à être déçu d’un second album qu’il est toujours difficile de mettre à hauteur du premier, qui sert de référence. Pour ma part, le défi de la réussite est brillamment relevé. Les featurings n’étant pas là pour donner une publicité « mainstream », ce qui est  inutile étant donné la qualité de l’opus présenté. Enfin les messages politiques sont suffisamment explicites puisqu’il n’a pas hésité à blâmer publiquement l’attitude de l’administration Bush face au désastre du cyclone Katherina sur un grand Network U.S.

 

 Entre morceaux dansants, et dénonciations des dérives de la politique américaine envers les communautés noires ; le rap semble avoir trouvé un homme de conscience dont le talent s’étale sur 70 minutes… Merci.

 

 www.kanyewest.com

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